L’incarnation d’un destin exceptionnel : La vie de Jeanne-Antoinette Poisson retracée en parfums

Co-fondateurs et directeurs artistiques de À Paris chez Antoinette Poisson, Vincent Farelly et Jean-Baptiste Marin, formés à l’Institut National du Patrimoine et à la Sorbonne, sont tous deux restaurateurs du patrimoine spécialisés dans les arts graphiques et le papier peint. C’est en 2012 qu’ils s’associent pour redonner vie au savoir-faire du papier dominoté en créant À Paris chez Antoinette Poisson. Ce nom est un hommage à la Marquise de Pompadour qui vécut à l’âge d’or du papier dominoté. C’est dans leur atelier, situé dans une cour parisienne, qu’ils créent dans le respect des techniques du siècle des Lumières.

Ils redonnent vie à un savoir-faire disparu depuis plus de deux siècles : le papier dominoté. Issu d’un savoir-faire unique et traditionnel, le domino est l’ancêtre oublié du papier peint. Historiquement, la feuille de papier dominoté servait à des compositions murales, pour recouvrir des livres, habiller des coffrets ou armoires. Ils sont en général composés de motifs floraux ou géométriques et sont imprimés feuille à feuille à la planche, puis colorés au pochoir ou à la mains. Ce savoir-faire connaît un grand succès au XVIIIème siècle et disparaît au siècle suivant, victime de l’invention du papier peint en rouleau.

À Paris chez Antoinette Poisson s’est inspiré du destin exceptionnel de la Marquise de Pompadour, pour créer une première collection de parfums composée de trois fragrances : Joli Bois, Bien-Aimée et Tison. La Marquise de Pompadour a été l’une des femmes les plus influentes qu’ait connu le XVIIIème siècle. C’était une grande protectrice des arts. Trois noms, trois fragrances pour trois périodes, trois âges de la vie de Jeanne-Antoinette Poisson :

Joli Bois - Sa rencontre avec le roi de France
Bien-Aimée - Son ascension à Versailles
Tison - La douceur de vivre loin de la frénésie de la cour

Cette collection de parfum est née de la rencontre et de l'union de deux univers aux sensibilités communes entre les fondateurs de À Paris chez Antoinette Poisson et Lyn Harris. Lyn Harris exerce à Londres mais elle s’est formée à la parfumerie en France, aux côtés de Monique Schlienger avant de travailler avec Robertet à Grasse. Son tout premier projet voit le jour en 2015, aux côtés de son partenaire Christophe Michel, Perfumer H. Le désir intransigeant de Lyn Harris de ramener les produits naturels dans la parfumerie a été le point de départ de son voyage olfactif. Aujourd'hui, la facilité avec laquelle elle utilise ces matériaux dans ses créations donne lieu à des paysages olfactifs qui représentent l'individualité et vous touchent de l’intérieur. La marque Perfumer H est non conventionnelle avec un style, une vision, un rêve olfactif. En 2017, elle signe trois eaux de parfums avec Cire Trudon.

Ces trois fragrances sont donc la collaboration entre Lyn Harris et A Paris chez Antoinette Poisson. Les flacons ont été pensés en véritables décors du XVIIIème siècle. Ils ont fait appel à la verrerie-cristallerie Waltersperger, une référence dans la tradition verrière de la vallée de la Bresle dans le nord de la France. Cette verrerie, incarne le savoir-faire et la qualité de la fabrication française. À Paris chez Antoinette Poisson a sélectionné dans les archives de cette maison un flacon, dont la forme aux arêtes biseautées rappelle les créations des artisans verriers du siècle de Madame de Pompadour. Les trois parfums sont ornés d’une gravure en arabesque dessinée par les créateur toujours inspirée du XVIIIème siècle où il était d’usage de peindre ou de graver à la main sur les flacons, des petites scènes de vie ou des décors floraux.

Joli Bois : La Jeunesse
Été 1743, le Roi Louis XV se laisse charmer par la grande beauté de la jeune femme de vingt-deux ans. Ce parfum aux notes végétales, symbolise la rencontre entre la jeune femme et le roi de France. Il évoque la légèreté de la jeunesse, la fraîcheur et l’exaltation du premier échange, l’amour naissant.

Un mélange d’agrumes, de feuille verte, racine d’iris, encens, bois de cade…

Le packaging est une composition originale À Paris chez Antoinette Poisson peinte à la main « à la détrempe » inspirée des tapisseries d’Aubusson et notamment dans les « verdures », ces tentures très prisées dès la fin du Moyen-Âge qui ornent les intérieurs nobles de motifs végétaux. Cette influence de la nature est associée au rendu stylistique des papiers peints panoramiques très en vogue au début du XIXème siècle.

« Joli Bois, c’est l’innocence, le désir, l’attraction, une rencontre, le vert de la forêt » Lyn Harris

Bien-Aimée : La Fleur de l’Âge
10 Septembre 1745, Jeanne-Antoinette Poisson se voit offrir le domaine de Pompadour et acquiert la noblesse en devenant Marquise. Elle embrasse son destin et devient favorite du roi Louis XV, dit le « Bien-Aimé ».

Ce parfum aux notes florales et poudrées, est une invitation à la flânerie dans les allées des jardins du château de Versailles. C’est le bouquet de fleurs fraîchement coupées au bras de La Pompadour, l’épanouissement d’une femme, maîtresse du roi, maîtresse de son destin.

Un mélange de citron, feuille verte, lilas, fleur d’oranger, jasmin, ylang-ylang, iris, cèdre, musc blanc…

Le motif a été créé à partir de fleurs brodées du XVIIIème siècle. La composition florale de Bien-Aimée représente un grand semis de fleurs sur fond jaune soleil qui évoque le rayonnement de Madame de Pompadour à la cour. Chaque fleur est une création unique de broderie datant du XVIIIème siècle.

« Bien-Aimée, c’est le jardin de Versailles, l’immense beauté, une brassée de fleurs aux arômes intenses, la passion et la frivolité » Lyn Harris

Tison : L’âge mûr
1751, la Marquise de Pompadour n’est plus la favorite du Roi. À 30 ans, elle aspire à la quiétude et au calme, loin des intrigues de la cour. Elle restera malgré tout le grand amour et la confidente du Roi jusqu’à la fin de sa vie.

On retrouve des notes fumées et boisées, qui inspirent la quiétude et la chaleur du foyer, l’incandescence de la braise dans le feu de bois crépitant du petit salon. La flamme qui a longtemps animé la Marquise de Pompadour brûle encore.

Un mélange de bergamote, galbanum, élémi, rose, cire d’abeille, cèdre, papyrus, patchouli, cade, encens…

Le motif stylisé de Tison emprunte à la tradition des papiers dominotés. Son dessin répété de petits bois enflammés évoque l’univers feutré et chaleureux des intérieurs et fait écho aux techniques d’impression et de gravure de la dominoterie.

« Tison, c’est la demeure où elle se retire après leur séparation, la solitude, la bibliothèque, le réconfort d’un chocolat chaud près du feu, l’odeur de la cire d’abeille » Lyn Harris

Une collection dans un esprit Ancien Régime mi-bucolique mi-aristocratique.

Découvrir les parfums Antoinette Poisson.

Texte et photos : Thaïs / Biutiful Creative Studio